Du carburant coréen pour la voiture électrique de Ségolène Royal

Ligne d'assemblage de la voiture ?lectrique du constructeur Mia dans l'usine de Cerizay (Deux-S?vres).

"Nous venons de conclure un accord avec un groupe d'investisseurs cor?ens", annonce Mich?le Boos, la Franco-Cor?enne qui a repris, en juin, Mia Electric en quasi-d?p?t de bilan. Ces investisseurs vont apporter 5,3 millions d'euros, et obtenir 10 % du capital. La PME restera d?tenue ? 78 % par la famille de Mme Boos et ses appuis initiaux, et ? 12 % par la R?gion Poitou-Charentes. Les investisseurs cor?ens vont aussi verser 1 million d'euros pour devenir les distributeurs exclusifs de la Mia en Asie.

A Cerizay (Deux-S?vres), chez Mia, c'est peu dire que cet argent frais sera le bienvenu. Malgr? les aides de la R?gion pr?sid?e par Mme Royal et l'arriv?e de Mme Boos, la soci?t? reste en effet sur la corde raide. D?but octobre, les 220 salari?s ont d'ailleurs ?t? pay?s avec quelques jours de retard.

"Mia a un bon produit, mais deux probl?mes : l'achat et la vente", r?sume Mme Boos. Du c?t? des achats, la nouvelle PDG s'est engag?e dans un bras-de-fer avec une grande part des fournisseurs. Elle leur demande de r?duire leurs prix de plus de 30 % et d'acheter eux-m?mes des Mia, "pour montrer qu'ils sont avec nous". Pas gagn?, d'autant que Mia est p?nalis? par la r?cente liquidation d'Heuliez, qui lui fournissait des ch?ssis.

CHUTE DES VENTES

C?t? ventes, Mme Boos a ?galement opt? pour la mani?re forte. D?s son arriv?e, elle a abaiss? les tarifs de 32 % ? 45 %, selon les mod?les. La Mia trois places, la plus connue, ne co?te plus que 10 469 euros. Objectif : faire red?coller les ventes, tomb?es ? 337 v?hicules en 2012. Loin, bien loin des 12 000 unit?s par an vis?es ? une ?poque.

Gr?ce ? ces efforts, les ventes devraient remonter ? 900 v?hicules cette ann?e, assure Mme Boos. "Mais nous perdons encore de l'argent sur chaque voiture", admet-elle. Sur 14 millions d'euros de chiffre d'affaires, Mia se pr?pare ? un d?ficit op?rationnel d'environ 5 millions cette ann?e.

Pour sortir du rouge, la femme d'affaires mise sur les volumes qui seront ?coul?s en Asie par ses partenaires, et sur un accord similaire en projet au Mexique et au Br?sil. "Les ventes vont venir de l'exportation beaucoup plus que de l'Europe", pr?dit-elle.

Compte-tenu de l'ampleur du d?fi, Mia aura besoin de 36 millions d'euros en trois ans, estime Mme Boos. Il est d?j? envisag? que les investisseurs cor?ens remettent au pot dans quelques mois. Mais il faudra sans doute trouver encore d'autres financements.

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