Un salarié de Renault s'est suicidé lundi sur son lieu de travail

Selon le CGT de l'usine Renault de Cl?on, le salari? qui s'est donn? la mort avait ?t? tr?s impliqu? dans les gr?ves qui ont ?clat? ? partir de fin 2012 pour s'opposer au projet d'accord comp?titivit?-emploi.

Ag? de 35 ans, il ?tait technicien de maintenance de nuit et avait ?t? embauch? par le constructeur automobile en 2000.

Il a laiss? deux lettres – l'une ? l'attention de sa femme et de leurs filles, l'autre destin?e ? la direction dans laquelle il ?crit : "Merci Renault. Merci ces ann?es de pression, chantage au nuit. O? le droit de gr?ve n'existe pas. Ne pas protester sinon gare. La peur, l'incertitude de l'avenir sont de bonne guerre, parait-il ? Tu expliqueras ?a ? mes filles, Carlos [Ghosn, le PDG du groupe]. "

Selon Pascal Morel, responsable du syndicat CGT dans l'usine, cet homme avait ?t? tr?s impliqu? dans les gr?ves qui ont ?clat? ? partir de la fin 2012 pour s'opposer au projet d'accord comp?titivit?-emploi.

Sign? dans la premi?re quinzaine de mars, ce dispositif pr?voit que le personnel fasse des sacrifices (gel des salaires, accroissement du temps de travail...) en contrepartie de l'engagement de la direction d'augmenter les volumes de production.

Lire le d?cryptage Renault : ce que l'accord de comp?titivit? va changer

"PRESSIONS"

Apr?s ces conflits, "la hi?rarchie a exerc? des pressions", explique M. Morel, et a fait comprendre aux gr?vistes que s'ils jouaient encore aux fortes t?tes, ils risquaient de perdre leur poste de nuit, nettement mieux pay? que le travail en ?quipe de jour. La diff?rence peut ?tre de l'ordre de 700 euros par mois, d'apr?s M. Morel.

Pour le syndicaliste, le suicide de cet homme est "en lien avec le travail". Renault a une part de responsabilit?, ajoute M. Morel, dans la mesure o? un "syst?me", reposant sur le chantage et sur l'intimidation, a ?t? mis en place pour encadrer le personnel.

Une porte-parole de la soci?t? r?torque que le salari? avait ?t? favorablement "?valu?" par sa hi?rarchie et qu'il avait l'assurance de pouvoir continuer ? travailler de nuit. Il n'?tait pas connu des services m?dicaux de l'entreprise.

"Renault a ? c?ur de comprendre ce qui s'est pass?, insiste-t-on chez le constructeur. La direction est touch?e et s'associe au chagrin de la famille et des salari?s."

Une cellule psychologique a ?t? mise en place sur le site de Cl?on. Le parquet de Rouen a ouvert une enqu?te. De son c?t?, le comit? d'hygi?ne, de s?curit? et des conditions de travail (CHSCT) va essayer d'identifier les facteurs expliquant le passage ? l'acte pour ?viter que de tels faits ne se reproduisent, affirme M. Morel.

Fin 2006, d?but 2007, trois salari?s du Technocentre de Renault ? Guyancourt (Yvelines) avaient mis fin ? leur jour – dont deux sur leur lieu de travail.

Deux de ces suicides avaient valu ? l'industriel d'?tre condamn? pour "faute inexcusable", la justice estimant que la direction n'avait pas pris les mesures n?cessaires pour prot?ger ces collaborateurs.

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