PSA réclame d'importants efforts salariaux, les syndicats veulent voir les contreparties industrielles

Le Monde | 06.09.2013 à 13h22 • Mis ? jour le 06.09.2013 à 14h10 | Par Philippe Jacqué

Cha?ne de production de la Peugeot 208 ? Mulhouse, le 7 mai 2013.

Apr?s un blocage des salaires du groupe en 2013, Philippe Dorge, le directeur des ressources humaines de PSA, a propos? un nouveau gel g?n?ral des salaires en 2014. Pour 2015 et 2016, il propose une "augmentation mod?r?e" des r?mun?rations.

Quant aux augmentations individuelles, elles seraient ?galement "mod?r?es et d?finies en fonction du plan Rebond 2015 et des r?sultats de l'entreprise".

PSA assure en revanche qu'aucune "baisse de salaire" ne sera r?alis?e, "comme il serait envisageable de la faire dans le cadre d'un accord l?gal de comp?titivit?".

MODULER L'ACTIVIT? EN FONCTION DE SES FLUCTUATIONS

Pour justifier cette mod?ration salariale, la direction pointe le co?t du travail en France, et chez PSA en particulier : dans l'Hexagone, le co?t horaire (36,84 euros) est sup?rieur ? celui en Allemagne (36,24 euros) ou en Grande-Bretagne (22,94 euros) ; chez PSA, les salaires sont, en moyenne, sup?rieurs de 8 % ? la moyenne de l'industrie en France.

La direction n'entend pas s'arr?ter l?. En marge du salaire, le groupe propose ?galement de rogner un certain nombre de primes maison. Ainsi, rapporte la CGT, les primes d'anciennet? pour les salari?s ayant plus de vingt ans dans l'entreprise dispara?traient. Selon les cat?gories d'ouvriers, la baisse de r?mun?ration s'?chelonnerait de 50 ? 200 euros par personne, selon les calculs du syndicat.

De m?me, la prime de travail de nuit serait rogn?e de 15 % ? 18 %, soit une perte mensuelle, selon la CGT, de 54 euros pour un salari? touchant 1 800 euros brut. Dans le m?me esprit, la prime de rentr?e scolaire de 187,20 euros serait supprim?e.

Enfin, la direction propose de passer d'une gestion pluriannuelle du temps de travail ? une gestion annuelle. Afin de limiter ses co?ts, le groupe souhaite mieux moduler l'activit? en fonction des fluctuations de l'activit?.

Dans ce cadre, par exemple, le travail le samedi ne serait r?mun?r? en fin d'ann?e que s'il n'a pas ?t? compens? par des jours ch?m?s. Ces samedis seraient, de plus, pay?s avec une majoration p?cuniaire de 25 %, contre 45 % aujourd'hui.

"ON VEUT DES ENGAGEMENTS EN RETOUR"

Chez les syndicats, l'accueil est plus que ti?de. La CGT d?nonce "cette attaque en r?gle contre les salari?s" et souhaite pr?parer la "riposte". Les autres syndicats veulent conna?tre les "contreparties" propos?es aux salari?s contre ces sacrifices avant de d?finir leur position.

"Nous prenons acte du maintien des principaux ?l?ments de salaire", a d?clar? la CFE-CGC dans un communiqu?. Le syndicat demande des "contreparties" et une "limitation dans le temps des efforts demand?s".

Pour Franck Don, le d?l?gu? syndical central de la CFTC, "pour l'instant la direction n'a mis sur la table que des ?l?ments ? supprimer ou ? modifier. Mais o? sont les contreparties ? Il faut que les deux parties fassent un pas. Quel mod?le pour quelle usine, ? quelle ?ch?ance ?"

Pour n?gocier, poursuit le syndicaliste, il "faut que PSA s'engage sur le maintien des usines et des volumes fabriqu?s en France. On ne va pas s'engager pour faire plaisir. On veut des engagements en retour".

Fin juillet, ?voquant "une mod?ration salariale et une adaptation de la dur?e de travail hebdomadaire" dans le nouveau contrat social actuellement en n?gociation, le pr?sident du directoire, Philippe Varin, avait assur? que "les solutions identifi?es devraient permettre de maintenir une base industrielle forte en France".

Les n?gociations doivent reprendre mercredi 11 septembre et se poursuivre cet automne.

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