Bien qu'elle ait construit sa renomm?e sur le brio de ses moteurs thermiques et sur une vision plut?t classique de l'automobile, celle-ci dit croire dur comme fer ? un avenir ?lectrique et consid?re qu'il vaut mieux ?tre pionnier que suiveur. La i3, qui vient d'?tre d?voil?e en partie pr?s de Munich, collectionne des caract?ristiques in?dites pour une BMW.
Longue de 3,99 m?tres, son ch?ssis est en aluminium et sa coque en mati?re plastique renforc?e par des fibres de carbone. Cette quatre-places ? hayon, qui d?passe ? peine les 1 100 kg et installe ses occupants en position l?g?rement sur?lev?e en raison de l'espace occup? dans le plancher par les 230 kg de batteries, offre une autonomie d'environ 150 km. Celle-ci pourra, en option, ?tre doubl?e en installant un petit bicylindre de 650 cm3 (fourni par la division moto de BMW) qui fera office de groupe ?lectrog?ne. Le prix de vente devrait se situer, aides publiques d?duites, autour de 35 000 euros, soit le tarif moyen d'une BMW S?rie3.
Pour concevoir ce mod?le qui s'autoproclame "premi?re voiture ?lectrique premium au monde", la firme bavaroise a d? penser contre elle-m?me. Certes, les fondamentaux ont ?t? respect?s. Le logo, toujours bleu, n'a pas vir? au vert et la (fausse) calandre est scind?e comme il se doit en deux haricots. D?veloppant 125 kW (170 ch), le moteur, install? sous le coffre - ce qui r?duit l'espace d?volu aux bagages -, entra?ne les roues arri?re et, comme pour toute BMW qui se respecte, d?livre des acc?l?rations vigoureuses : le passage de 0 ? 60 km/h est ex?cut? en 3,7 secondes. Lorsque l'on rel?che la p?dale d'acc?l?rateur ? haute vitesse, la voiture glisse en roue libre mais, ? basse vitesse, l'effet frein moteur est maximal, ce qui rend la voiture tr?s agr?able ? conduire.
"HOFMEISTER KNICK"
Les concepteurs de la i3 ont pourtant renvers? plusieurs tabous, et non des moindres. Compte tenu de sa conception, le "toucher de route" est moins sophistiqu? que sur les autres BMW. Cette voiture ?lectrique se passe d'un capot interminable, de grosses roues (ce qui contribue ? r?duire son rayon de braquage), de phares surdimensionn?s ou de flancs creus?s.
Comble de l'audace : on recherchera en vain le fameux "Hofmeister knick", ce dessin des custodes en forme d'ellipse quasiment consubstantiel ? la marque.
Plut?t que de chercher la fluidit? ? tout prix, cette voiture, qui se veut zen, adopte des formes douces pour pr?server l'habitabilit? et, ? contre-courant des grandes tendances du design automobile actuel, se dote de larges surfaces vitr?es. Autres partis pris : les portes lat?rales s'ouvrent en vis-?-vis et, ? l'int?rieur, l'imposante console centrale a disparu, de m?me que les habituels doubles cadrans rapproch?s. L'acier bross?, le cuir et le chrome s'effacent au profit de mat?riaux de qualit? plus "naturels", dont un joli rev?tement en bois d'eucalyptus.
Tous ces d?tails accumul?s signent une prise de distance avec l'esth?tique et les priorit?s de la maison bavaroise. En interne, ces marques d'autonomie n'ont, dit-on, pas fait l'unanimit?. "Nous nous sommes permis certains ?carts, admet Beno?t Jacob, en charge du style de la gamme BMWi. Il fallait sortir d'un dogme qui nous aurait emp?ch?s d'aller assez loin", estime cet atypique designer autodidacte, ancien de Renault, qui revendique une qu?te "d'authenticit?" dans la conception de la i3. Et se f?licite d'avoir "pu r?interpr?ter" les fondamentaux de la marque en fonction d'un cahier des charges d?finissant un v?hicule "z?ro ?mission" ? vocation essentiellement p?riurbaine.
Si cette voiture ?lectrique ose prendre la tradition ? rebrousse-poil, ce n'est pas pour chercher ? convertir ? la propulsion ?lectrique les fid?les de BMW, mais pour ?largir – et surtout rajeunir – la client?le de la marque. Prudents, ses dirigeants se gardent toutefois d'avancer des objectifs de production chiffr?s pour la nouvelle i3.
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