L'industrie automobile mise sur le luxe

Les Allemands dominent toujours le march? haut de gamme.

De m?me, General Motors s'est dit pr?t ? partir ? l'assaut de l'Europe avec Cadillac et son mod?le ?lectrique ELR, tandis qu'une nouvelle marque a fait ses premiers pas : Qoros. Cr??e par le chinois Chery et Israel Corporation, une soci?t? isra?lienne d'investissement, elle a attir? l'attention. Michael Macht, directeur de la production de Volkswagen, s'est ainsi longuement attard? sur son stand.

C'est que le march? premium europ?en est en pleine forme. En douze ans, sa part de march? est pass?e de 17 % ? 20 %, selon le cabinet Jato. Plus de 2,6 millions de voitures de ce segment se vendent chaque ann?e sur le Vieux Continent, plus que les march?s am?ricain et chinois regroup?s ! "Et cela va continuer de cro?tre", pr?dit Mark Wright, directeur ex?cutif de Jaguar Land Rover. "C'est l'endroit o? il faut absolument ?tre !", confirme Bernard Loire, vice-pr?sident d'Infiniti pour l'Europe.

Pourtant, cette zone est la chasse gard?e des trois marques allemandes, Audi, BMW et Mercedes. R?unies, celles-ci ont commercialis? pr?s de deux millions de v?hicules l'an dernier ! Mais leurs acheteurs vieillissent vite, un filon que souhaite exploiter Infiniti. "L'?ge moyen d'un acheteur d'une premium va de 55 ? 75 ans ! Nous devons s?duire des g?n?rations plus jeunes, qui veulent se diff?rencier de leurs parents. R?ussir ce qu'Audi a fait il y a dix ans en d?tournant les plus jeunes de Mercedes...", r?sume Fran?ois Bancon, directeur de la recherche exploratoire d'Infiniti et de Nissan.

"LE LUXE, C'EST L'EUROPE"

Le chemin sera long. Arriv?e en 2008 sur le Vieux Continent, la marque japonaise Infiniti n'arrive pas ? y faire son trou, contrairement ? Lexus, la griffe haut de gamme de Toyota. "La crise ne nous a pas aid?s, plaide M. Loire. Mais nous avons retravaill? notre offre pour lancer en 2015 notre premier v?hicule compact, le coeur du march? premium ici, qui sera produit dans l'usine britannique de Nissan."

Mais pourquoi tant vouloir s'installer en Europe ? "Les clients chinois aiment beaucoup les marques europ?ennes, avoir un succ?s sur le march? europ?en est donc important en termes de cr?dibilit?", confie ? l'AFP Christiano Carlutti, directeur des ventes de Qoros sur le Vieux Continent. "Pour eux, le luxe, c'est l'Europe, confirme Susan Docherty, pr?sidente de Cadillac Europe. Pour marquer des points en Chine, il faut s'installer et ?tre cr?dible en Europe."

Mais cela co?te cher. "Le public europ?en est tr?s fin et exigeant, reprend Mme Docherty. Et sans motorisation diesel, ni de moteurs ? faibles ?missions de CO2, c'est quasiment impossible de jouer dans la cour des grands... Je me donne dix ans pour ?tablir la marque de Cadillac ici !"

Dix ans, c'est ce que les observateurs donnent ? Qoros pour r?ussir ou ce que pr?voit Johan de Nysschen, le patron d'Infiniti, pour installer sa marque dans le paysage. "Construire une r?putation dans le luxe demande du temps, de l'attention au moindre d?tail et, surtout, de la constance", explique cet ancien d'Audi, une marque devenue premium en... quarante ans.

"Nissan n'a pas le projet de produire en France pour l'instant", a annonc?, mardi 5 mars, son vice-pr?sident ex?cutif pour l'Europe, Trevor Mann. Carlos Ghosn, le PDG de Renault-Nissan, s'?tait pourtant engag? ? ce qu'un des partenaires de la marque au losange fasse produire 80 000 v?hicules dans ses usines fran?aises d'ici ? 2016.
Les sp?cialistes estimaient que Nissan avait une forte probabilit? d'?tre ce partenaire.
Cependant, explique-t-on chez Renault-Nissan, tant qu'aucun accord de comp?titivit? n'est sign? en France entre la direction et les syndicats de l'ex-r?gie, le constructeur japonais ne s'engagera pas ? y faire fabriquer de v?hicules. "Il s'agit d'une question de respect des formes, tant du c?t? de Renault que de Nissan", explique-t-on au sein du groupe fran?ais.

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